En Francie, la religion du Créateur a été longtemps la religion d’Etat. Le roi est roi de droit Divin, sa présence sur le trône de Francie étant une décision du Créateur. Le royaume des Valois a toujours été très proche de la Papauté et de la cité Sainte, pendant longtemps on la considérait comme la « Fille aînée de l’Eglise ». Les Franciens étaient des croyants pieux, zélés parfois, dévoués à leur foi, à leur Dieu et à leurs représentants sur terre : Le roi et le Pape.

Dans les campagnes, cette foi était parfois une excuse pour d’obscures exactions envers des personnes marginalisées ou ayant une pensée différente. En effet, le pays a toujours brassé de nombreuses cultures de part sa place de carrefour en Europa. Des réflexions, voir même des courants religieux différents sont entrés sur les terres des Valois créant au fil du temps et des époques, des conflits intellectuels voir même militaires.
La chasse aux hérétiques et aux mages a longtemps été un sport national parmi la plèbe. Dans les hautes sphères, on comprenait leur utilité, en particulier pour ces derniers bien qu’il reste tout de même, une certaine forme de mépris à leur égard. Evidemment, ceci n’est pas le reflet général de la Francie surtout par rapport à la magie qui a longtemps vécu sur le même plan que la foi. Les plus modérés se montraient plus indulgents envers les mages blancs, les soigneurs, les druides qui ont subsisté depuis l’ère païenne. Du moins… quand tout allait bien. Une catastrophe inexpliquée et les bûchers fleurissaient dans les campagnes et les villes, au nom du Créateur.

Les décennies passent, les pensées évoluent, la science prend de plus en plus de place au détriment de la foi et les esprits s’éclairent. Les persécutions se tarissent bien que subsistent la méfiance et cette époque que l’on qualifie de « Lumières » à partir des années 1600 sonnent l’apogée des Loges magiques au grand dam d’une église restée conservatrice de ses traditions mais aussi, de son influence. A la magie et à la foi, s’ajoute désormais, la connaissance scientifique. Parfois les trois arrivent à s’entendre, donnant naissance à des érudits qui entreraient dans l’histoire. Parfois, c’est le contraire, les traditions sont tenaces.


De nos jours, dix ans après le Grand Fléau, les croyances en le Créateur se tarissent de manière drastiques. Le désespoir a remplacé la foi fervente que possédaient les Franciens. Où est Dieu dans un tel monde de désolation et de mort, en proie à des créatures venues d’un autre monde ? Les gens se sont détournés de la religion pour finalement, ne croire qu’en eux. Cependant, on note l’apparition d’autres courants de croyances, parfois un retour au paganisme ou clairement, une dévotion eschatologique affichée, vénérant l’Apocalypse, le jugeant mérité. Il n’est pas rare de croiser sur les terres de Désolation, des pénitents aux corps martyrisés par l’auto flagellation, des cultistes hérétiques dévoués aux Chtoniens et bien d’autres.

Cependant, l’Eglise est encore présente, elle s’accroche à sa volonté de sauver les âmes de la damnation qui les attend en dehors des Havres qu’elle érige et dirige à travers le Royaume. Dans cette entreprise, elle n’hésite pas à se dresser contre le Roi Charles XI, jugé aussi responsable que le reste des Hommes dans cette malédiction. Seul le Créateur par la main de ses serviteurs peuvent changer les choses. D’une vocation ecclésiastique, l’Eglise s’est transformée en un ordre militaire dirigé depuis le Havre de Tolosa dans les Marches du sud de Francie, par le Pape Clément XV.

Le clergé n’est plus uniquement composé de prêtres, d’évêques, de cardinaux ou encore de moines et de sœurs faisant preuve de pénitence, de services et de prières. Ces derniers sont parfois exorcistes, chasseurs de monstres voir même rattachés à l’ordre des Templiers, l’armée officielle de l’Eglise.